Expressions africaines 2

« Ouaga sans char c’est la galère » a chanté Zedess en reprenant le surnom donné aux engins à deux roues motorisés ou non de la capitale burkinabé. Appellation courante au sein de la jeunesse ouagalaise. « Passe-moi ton char ce soir, je te ferai le plein !».

Le piment pique dans la bouche, le faire manger par quelqu’un d’autre, c’est lui laisser le risque de dire des choses que soi même on n’a pas le courage de dire : c’est manger le piment dans la bouche d’autrui. Un peu par lâcheté. «Tu crois manger ton piment dans ma bouche ?!, dis-le toi-même, je ne suis pas bête comme tu le crois ! »

Tous les sodas de marques importées ou autres boissons locales au goût sucré sont appelés « des sucreries », terme générique dans le langage courant.

Les « poulets bicyclettes » doivent leur nom à la maigreur de leurs cuisses. C’est la volaille locale, ferme et goûteuse. Ces poulets côtoient les poulets élevés en batterie engraissés et sans goût. Les poulets bicyclettes sont malheureusement aussi savoureux qu’ils sont peu garnis.

La « famille manche longue » c’est celle qui comprend les tantes, les oncles, les nièces, les neveux, les cousins, les ressortissants d’un même village etc. Elle complète la famille « nucléaire » qui se compose de papa, maman, des frères et sœurs. La notion de famille en Afrique n’est pas aussi rigide mais très souvent souple et « élastique »!

Quand j’estime que mon interlocuteur me donne des ambitions trop grandes ou qu’il m’accorde plus d’importance qu’il n’en faut, je lui dit de « me poser à côté » afin qu’il me ramène à un niveau plus modeste. C'est un langage très familier.

« La go » est le nom branché des filles de Ouaga, d’Abidjan ou d’autres capitales africaines. « Il paraît que les gos d’aujourd’hui veulent porter le pantalon ! ».

Ce terme désigne les gendarmes ou policiers corrompus qui rackettent les usagers dans certaines villes africaines. Il peut qualifier aussi les filles qui séduisent les hommes aux fins de leur soutirer de l’argent. Le mot « mange mille » fait à la fois allusion au billet de mille Francs CFA et à l’oiseau en Afrique de l’ouest, le mange-mil, qui se nourrit de mil.