L'origine des noms communs

Il s’agit d’un anthroponyme. Dédale, est le nom, dans la mythologie grecque de l'architecte qui conçut le labyrinthe où était enfermé le Minotaure. Par la suite, ce nom est resté et désigne un endroit complexe, un cheminement compliqué, un dédale… où l’on peut se perdre !

Mégère est, avec ses sœurs Alecto et Tisiphone, l’une des trois divinités infernales de la mythologie romaine. On les appelle aussi les Furies. Aujourd’hui, une mégère désigne une femme hystérique, acariâtre et malfaisante.

Là encore, il s’agit d’un anthroponyme puisque la « micheline » vient du nom de son inventeur, André Michelin (1853-1931). Célèbre industriel français, il a créé l’usine portant le même nom et qui fabrique les pneus « Michelin ». La micheline est le premier véhicule ferroviaire automoteur monté sur pneus. On dit qu’il eut cette idée après un voyage de nuit durant lequel il n'avait pas réussi à s'endormir…

Le Père Goriot parait en 1835 en librairie. Dans son roman, Balzac met en scène un jeune étudiant en droit, issue d’une famille provinciale modeste. Il est très vite ébloui par la vie parisienne mais est aussi confronté au cynisme et aux duperies.  A la fin du roman, il lance le célèbre « A nous deux, Paris ». Son nom est devenu un nom commun et désigne une personne prête à tout pour parvenir à ses fins.

Le fameux « Bikini », maillot de bain deux pièces, très en vogue à partir des années 50, vient du nom d’un atoll des Iles Marshall, en Micronésie. Et pourtant… il ne fait pas bon y lézarder au soleil ! En effet, cet atoll fut le théâtre d’essais d’armes atomiques, menés par les Etats-Unis, en 1946. Lorsque Louis Réard a lancé le maillot de bain révolutionnaire, le slogan était : « le bikini, la première bombe anatomique ! »…

Capharnaüm était une ville commerciale de l’ancienne province de Galilée, située au Nord de la Palestine. Elle a été détruite en 746 par un terrible tremblement de terre. Aujourd’hui, le nom « capharnaüm » désigne par analogie un lieu de grande pagaille, renfermant beaucoup d’objets entassés pêle-mêle.

Le Moka est une variété de café qui provient de la ville du même nom, située au Yémen. Il s’agit du plus ancien port d’exportation pour le commerce du café.

Louis de Béchameil (1630-1703), marquis de Nointel, fut d’abord un financier français. Connu comme gourmet et amateur d’art, il devint maître d’hôtel de Louis XIV. La sauce béchamel qui porte aujourd’hui son nom serait plus probablement le résultat du perfectionnement d’une sauce plus ancienne à base de crème, créée par le cuisinier François Pierre de La Varenne. A l’époque, il était d’usage pour les cuisiniers de dédier leurs créations à la noblesse. Les ingrédients ? Du beurre, du lait, de la farine, un peu de sel, de poivre et un peu de noix de muscade !

Le tissu s’appelait « Gênes » car il transitait par cette ville italienne. Avec l’accent américain, « gênes » s’est transformé en « jeans ». C’est en 1850, au moment de la ruée vers l’or, que l’américain Lévi-Strausss a mis au point ce pantalon en toile de bâche. Dix ans plus tard, il perfectionne sa création en remplaçant la toile de bâche par un tissu en coton, plus doux. Ce tissu teint en bleu indigo s’appelle « denim » car il vient de la ville de Nîmes, en France. 

Dulcinée (en espagnol : Dulcinea) est un personnage fictif du roman de Cervantes, « Don Quichotte ». Elle y est mentionnée mais n'y apparaît pas. Notre héros, cherchant une femme à qui il pourra dédier ses exploits futurs, jette son dévolu sur cette simple paysanne dont il avait été amoureux dans sa jeunesse sans avoir jamais osé avouer sa flamme. Elle devient dans son imagination la plus belle des femmes, dont il se plait parfois à décrire soigneusement les qualités. Par extension, la « dulcinée » est aujourd’hui la femme aimée avec une dévotion sans fin. En espagnol, Dulcinea est également une version élégante du mot « douceur » (dulce veut dire « doux » ou « sucré » selon le contexte).