Les homographes

« Mes fils ont cassé mes fils. »
« Mes fils » ne doivent pas être confondus avec « mes fils ». Pas de panique, on vous explique !
Les deux homographes sont tous les deux au pluriel. Mais attention, le « l » ne se prononce pas lorsque nous parlons de l’enfant d’un parent, soit « le fils ». Aussi bien au pluriel qu’au singulier, nous lisons donc {fis} en alphabet phonétique. A contrario, il est possible de casser des « fils » à coudre en conservant le son de la lettre « l » et non du « s », nous le prononçons {fil}.
« Elle est allée vers l'est. »
Ne perdez pas le nord. « Elle est allée » se compose du verbe « aller » conjugué au passé composé, l’auxiliaire « être » est présent ici à la troisième personne du singulier (« est »). Dans ce cas, les lettres « e », « s » et « t » ne forment qu’un seul son : {ɛ}.
« L’est » quant à lui est un nom commun qui désigne une des quatre directions cardinales. Le « e », le « s » et le « t » se prononcent distinctement {ɛst}.
Le son {ɛ} se retrouve également dans les mots tels que « veste », « reste », « laisser »…
« Dans la cour du couvent, des poules couvent les œufs. »
Là encore, il ne faut pas confondre le verbe et le nom. « Au couvent » désigne un lieu religieux. Il se distingue de son homographe « couvent » issu du verbe « couver » et conjugué au présent de l’indicatif à la troisième personne du pluriel.
La terminaison d’« un couvent » se prononce {ɑ̃}, alors que celle du verbe « (les poules) couvent » est muette. Sa transcription phonétique complète devient alors {kuv}.
« Je ne pense pas qu'il faille tenir compte de cette faille. »
Ça se complique ! Les mots « faille » se prononcent exactement de la même façon dans les deux cas. Un trompe l’œil qui est à nuancer.
« Qu’il faille » est issu du verbe « falloir » conjugué au subjonctif présent à la troisième personne du singulier. « Une faille » est un nom commun au féminin qui signifie une erreur, un problème. Nous dirons donc bien {faj} pour les deux homographes.
« La dame dame le sol. »
Encore une fois, nous avons affaire à deux homographes qui se distinguent non pas par leur prononciation, mais bien par leur sens et leur nature. « La dame » est un nom commun, alors que le verbe « damer » est ici employé au présent de l’indicatif à la troisième personne du singulier.
Quoi qu’il en soit, la prononciation reste {dam} dans les deux cas.
« Le mousse gratte la mousse de la coque. »
N’inversez pas les rôles ! « Le mousse » est un marin, alors que « la mousse » représente une plante verte accumulée sur la coque du bateau sous forme de tapis. Pour cet exemple, l’un est au masculin et l’autre au féminin. Ces deux homographes sont également des homophones.
Leur prononciation et leur nature grammaticale sont les mêmes. Les deux noms communs « la mousse » et « le mousse » se lisent {mus}.
« Il serait bien que nous éditions cette histoire pour en réaliser de belles éditions. »
Ils font partie de la même famille et se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais ils ne se prononcent pas de la même façon :
La terminaison du verbe « éditer » conjugué à la première personne du pluriel du subjonctif présent se prononce {tiɔ̃}, les lettres « t » et « i » se prononcent.
La dernière syllabe du nom commun « une édition » se prononce {siɔ̃}, à l'instar du mot « attention ».
« Tu as un as dans la main. »
Avis aux amateurs de poker. Le premier « as » est un mot que nous connaissons bien puisqu’il s’agit du verbe « avoir » conjugué au présent de l’indicatif à la troisième personne du singulier. Son clone est différent puisqu’il représente la carte à jouer « as ».
Les « s » finaux des verbes ne se prononcent jamais, mais ce n’est pas le cas pour le nom commun « as » pour lequel le « s » sonne. En d’autres termes, ici nous devons distinguer les sons {a} et {as}.
« Cet homme est fier, peut-on s'y fier ? »
Pouvons-nous faire confiance à une personne orgueilleuse ? Voilà une traduction de cet exemple dépourvue de toute apparence trompeuse. « Fier » est employé en tant qu’adjectif épithète, le « i », le « e » et le « r » se prononcent séparément {iɛʁ}, tout comme le mot « hier ».
Ce n’est pas la même chose pour le verbe « se fier » à l’indicatif, dont la terminaison se lit {ie} comme « pied ».