- T’inquiète, y a pas de contrôleurs, ça passe crème ! ”
Le "parler jeune" pour les moins jeunes
- T’inquiète, y a pas de contrôleurs, ça passe crème ! ”
Se faire alpague : se faire arrêter. Du nom « alpague » qui désigne un paletot, une veste ou un manteau en laine d’Alpaga. Une arrestation impliquant souvent qu’on saisisse le col du manteau.
Tromé : verlan de métro
Ça passe crème : expression synonyme de « comme dans du beurre », signifie sans aucun souci, facilement. Crème évoque ici la douceur.
- On pourrait aussi dire :
« Mince j’ai oublié de me munir d’un titre de transport. On va me réprimander.
- Ne t’en fais donc pas, les contrôleurs sont rares par ici, cela devrait bien se passer. »
- Chui allé chillé avec ma bestah sur les quais, posé quoi. ”
Chiller : se détendre, prendre du bon temps, de l’anglais to chill
Gros(se) : terme affectif pour parler à un(e) camarade
Bestah : une meilleure amie, de l’anglais best
Posé : être bien installé, tranquille.
- On pourrait aussi dire :
« Mais où-donc te trouvais-tu hier (prénom) ?
- Je suis allée me détendre sur les quais avec ma meilleure amie. C’était très agréable. »
- Vas y chui déter… mais j’ai pas les lovés. Chui yomb.”
Être déter : être partant, motivé. Se prononce « déterre ». Contraction de déterminé.
Les lovés : l’argent, les sous. Provient du romani love signifiant « argent »
Être Yomb : énervé, contrarié
- On pourrait aussi dire :
« Cela te tenterait d’aller au cinéma ?
- J’aurais adoré… mais mes moyens ne me le permettent pas en ce moment. C’est fâcheux. »
- Mais grave ! On se natchave ! ”
Schlag (parfois orthographié Chlag ou chlague) : un nul, un déchet, un gros fainéant ou quelqu’un de sale qui ne fait rien de sa vie et de ses journées. Fonctionne comme substantif mais aussi comme adjectif. À la base, le terme désignait surtout les drogués, les alcooliques, ou encore les clochards. Provient sans doute de « chlinguer » qui signifie « sentir mauvais ».
Dalleux : personne affamée qui a « la dalle ». Par extension se dit d’une personne qui a faim de sexe, frustrée.
La dalle désignait autrefois une gouttière, une rigole. En argot le mot a ensuite désigné la bouche, le gosier, soit la rigole par où passent les aliments.
Se natchave (ou nachave) parfois tchave par aphérèse : partir, s’en aller, fuir. Provient du romani nacha qui signifie « faire fuir ».
- On pourrait aussi dire :
« Il n’y a que des indigents et des frustrés dans cette discothèque !
- Je ne te le fais pas dire ! Allons-nous-en ! »
- Ça raconte foye ma srab, j’ai passé tout le weekend avec ma mif, la loose. ”
C’est de la boulette : locution verbale. Se dit d’une chose géniale, sensationnelle. Provient de l’anglais bullet qui se traduit par « balle » pour donner aussi l’expression « c’est de la balle ». L’idée étant de désigner quelque chose d’aussi percutant qu’une balle de revolver. Peut aussi se dire « c’est de la peufra » : verlan de frappe.
Kess : qu’est-ce que
Foye : provient du bambara foyi qui signifie « rien ».
Srab : ami(e), camarade. Provient de l’arabe maghrébin s’rab : ami.
Mif : apocope de « mifa », le verlan de famille
La loose (ou lose) : malchance, de l’anglais to lose : perdre.
- On pourrait aussi dire :
« Comment s’est passé ton weekend ? Raconte-moi ?
- Il n'y a rien à dire ma pauvre amie : je suis resté avec ma famille tout le week-end, ce n’était pas très amusant. »
- Trop pas, c’est juste le 15 août en fait, tout le monde est tipar à la mer. ”
Tiéquar : verlan de quartier. « Tipar » étant le verlan de parti et « tefoo » de foot.
C’est quoi les bails ? : que se passe-t-il ? C’est quoi l’affaire ? Bail peut également être un mot de substitution pour désigner un truc, un machin. Ce mot est aussi employé pour désigner une relation sexuelle : se faire un bail.
Trop pas : locution adverbiale qui accentue la négation dans une proposition.
- On pourrait aussi dire :
« Je ne comprends pas : que se passe-t-il donc pour que le quartier soit ainsi déserté ? Y-a-t-il une rencontre de football qui m’aurait échappée ? »
- Ce n’est pas du tout ça . C’est l’Assomption aujourd’hui, les riverains sont tous partis au bord de la mer. »
- Avec toi ouais y’a moyen. Je sens qu’elle va être cheum ton histoire. ”
Meuf : verlan de femme. On peut l’utiliser pour interpeller une amie, désigner sa petite amie, ou parler d’une personne : « La meuf a dit que… ».
Ouf : verlan de fou. L’adjectif « dingue » peut -être un de ses synonymes.
Genre : il est difficile de lui donner une signification particulière tant est si bien que l’on peut l’entendre à toutes les sauces… Dans la plupart des cas, il sert à introduire un exemple ou une explication : « Regarde ! Fais genre comme ça ».
Y’a moyen : ou « il se peut que » ça se passe comme ci ou comme ça.
Cheum : verlan de « moche ». Sa signification peut cependant avoir une connotation positive en fonction du contexte puisque « cheum » peut se traduire par « incroyable, génial ».
- On pourrait aussi dire :
« (Prénom) j’ai quelque chose d'extraordinaire à te raconter. Tu ne vas pas me croire.
- Avec toi, c'est possible. Je sens que ce sera encore une sacrée histoire ! »
- T’inquiète, elle fait genre, mais c’est hyper relou. ”
Chaud : terme fort qui signifie que l’information est incroyable. Ce mot peut aussi être utilisé pour qualifier une action difficile : « C’est chaud à faire ! », sous-entendu « c’est compliqué ».
Askip : diminutif de « à ce qu’il paraît », « il paraît que »
Gow : expression ivoirienne qui est semblable à « meuf »
Mytho : diminutif de « mythomane » qui désigne un menteur ou une menteuse.
T’inquiète : diminutif de « ne t’inquiète pas »
Faire genre : le mot « genre » s’utilise également avec le verbe « faire ». Ici, cela signifie que la personne « fait semblant de… » dire la vérité.
Relou : verlan de « lourd ». C’est casse-pied !
- On pourrait aussi dire :
« Incroyable ! Il paraît que cette femme est une menteuse.
- Ne t’en fais pas, elle essaie d'attirer l'attention mais en réalité c’est très agaçant. »
- Miskine, nous on sera OKLM à la maison. Tu t’es saucé solo pour aller à ta soirée. ”
Grave : accentuation qui correspond au mot « trop »
Avoir le seum : mot issu de l’arabe sum qui signifie « venin ». « être deg », diminutif « d’être dégoûté », est un de ses dérivés. Cela signifie « être blasé », ou « être contrarié ».
S’enjailler : verbe pronominal qui vient de l’anglais enjoy, ou encore de l’argot ivoirien. Il signifie « s’amuser », « se faire plaisir »
Miskine : mot d'origine arabe qui signifie « le/la pauvre ».
OKLM : abréviation synonyme de « tranquille », et diminutif de « au calme »
Se saucer : ce verbe rejoint une autre expression du langage jeune : « être opé », soit être opérationnel. Dans les deux cas, ces formules se traduisent par « se motiver », « être partant ».
- On pourrait aussi dire :
« En réalité, je suis très contrarié, suis-je vraiment le seul à vouloir aller à cet événement ce week-end ?
- Mon pauvre, nous, nous resterons tranquillement à la maison. En même temps, tu étais le seul motivé à l'idée d'y aller ».